11-Septembre

Iceberg    Introduction    Vidéos    Photos    Articles    Livres    Presse    Liens


Iceberg > Version alternative > Articles > L'Idiot du Village


Qui a peur de Sibel Edmonds ?

Lidiotduvillage.com

par l'Idiot du Village
le jeudi 5 mai 2005

Sibel Edmonds au micro chez l'ACLU
Sibel Edmonds, figures de proue des lanceurs d'alerte, a reçu l'appui de l'ACLU.
(toutes images ajoutées)


L'événement est exceptionnel et pourtant il est passé presque inaperçu dans les grands médias américains. En effet, cinquante agents du FBI, de la CIA, de la NSA (National Security Agency), du ministère de la justice, de la défense, des transports et autres spécialistes de la lutte contre le terrorisme ou professionnels du renseignement ont annoncé à Washington, le 28 avril 2005, la formation d'une alliance (The National Security Whistlblowers Coalition) en vue de défendre et de protéger les droits de ses membres contre les attaques qu'ils subissent de la part de l'administration Bush depuis le 11 septembre 2001.


Les membres de cette alliance accusent cette administration de harceler, de menacer et de renvoyer tous les agents de ces organisations qui dénoncent les mensonges officiels entourant les événements du 11 septembre et la lutte contre le terrorisme qui s'en est suivie.

La principale représentante de ce groupe est une ancienne traductrice du FBI, Sibel Edmonds, en charge de traduire des documents liés aux attentats, au lendemain du 11 septembre, jusqu'à ce qu'elle soit renvoyée au printemps 2002, après avoir signalé à ses supérieurs un certain nombre de faits graves qu'elle avait pu constater dans son unité de traduction. Peu après son renvoi, elle fait l'objet d'une mesure exceptionnelle, un "gag order", l'empêchant de révéler la teneur exacte des faits qu'elle reproche (et tout particulièrement les noms des plus hauts responsables qu'elle suspecte) et de prouver ou de documenter ses propos.

Elle affirme, entre autres choses, que d'éminentes personnalités du FBI et de l'administration Bush savaient, plusieurs mois avant le 11 septembre, qu'une attaque terroriste d'envergure, organisée par Al-Qaeda, et impliquant des avions, allait avoir lieu sur le territoire américain (voir dans The Independent du 2 avril 2004, par Andrew Buncombe, "Whistleblower the White House Wants to Silence, Speaks to the Independent").

Sibel Edmonds affirme également que depuis ces événements, tout est mis en œuvre pour empêcher que la lumière soit faite sur les véritables causes et circonstances de ces attentats.

Le 11 février 2004 elle porte ces faits devant la Commission sur le 11 Septembre qui se réunit alors à huis-clos et l'auditionne pendant plusieurs heures. Aucun de ces faits n'a été jugé digne d'être mentionné dans le rapport final de cette Commission publié en juillet 2004.

Le 1er août 2004 Sibel Edmonds décide alors d'écrire une lettre au Président de la Commission, Thomas Kean, résumant ces faits et soulignant les graves omissions et distorsions du rapport (voir, pour le texte complet : Public Letter to 9/11 Commission Chairman from FBI Whistleblower).

N'obtenant pas de réponse, elle co-signe le 13 septembre 2004, avec 24 autres membres du FBI et des diverses agences de renseignement, une lettre ouverte adressée au Congrès américain (voir, pour le texte complet : National Security Experts Speak Out : 9/11 Commission Falls Short).

Sibel Edmonds entourée de 2 autres lanceuses d'alerte (whistleblowers)
Les révélations de Coleen Rowley (centre) embarrassent considérablement le gouvernement Bush. Sur la photo, deux autres lanceuses d'alerte: C. Cooper pour WorldCom (gauche) et S. Watkins pour Enron (droite).

Enfin, le 28 avril 2005 elle fonde The National Security Whistlblowers Coalition que nous avons mentionné au début de cet article (pour le texte complet, voir : Whistleblowers Launch Coalition to Demand Accountability & Protection). Se joint alors à elle l'une des plus célèbres whistleblowers des États-Unis, l'ancienne agent du FBI Coleen Rowley (désignée "personne de l'année" en 2002 par le magazine américain Time, qui publie son portrait en une le 22 décembre de cette même année). Celle-ci avait demandé en vain à ses supérieurs hiérarchiques, en août 2001, moins d'un mois avant les attentats du 11 septembre, un mandat pour se saisir de l'ordinateur portable du suspect Zacarias Moussaoui, arrêté peu avant. Elle avait, elle aussi, dénoncé ces faits, sans réussir à se faire écouter et subissant des pressions pour ne pas poursuivre son investigation. Elle aussi a pu constater que le rapport final de la Commission sur le 11 Septembre ne fait aucunement mention de ces éléments.

Aujourd'hui, Sibel Edmonds n'est plus seule et sa cause commence à recevoir l'attention de certains médias (voir également : Respected Leaders and Families Launch 9/11 Truth Statement Demanding Deeper Investigation into the Events of 9/11). Elle est, en outre, soutenue par la puissante association américaine ACLU (American Civil Liberties Union) qui l'appuie dans sa démarche visant à lever le "gag order" dont elle fait l'objet.

Portrait de l'agent FBI Robert Wright
L'agent FBI Robert Wright, dont les investigations concernant le 11 septembre ont été bloquées par le siège, a écrit un manuscrit de 500 pages dont le FBI a empêché la publication.

Ce qu'illustre de manière remarquable cette affaire, c'est la puissance d'un individu, isolé et sans autre ressource que le courage et la détermination, qui réclame sa part de vérité et le droit de l'exprimer, face à une administration ayant érigé le mensonge, la terreur et la violence en principe de gouvernement, et face à une société paralysée par la peur de savoir et de comprendre.

Il y a près de quarante ans, un "petit" juge de l'Etat de Louisiane, Jim Garrison, avait osé défier la confortable vérité officielle sur l'assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy. Il avait su mener jusqu'à son terme, en dépit des menaces subies, une enquête devant contredire point par point le rapport de la Commission du Congrès américain (Commission Warren) qui avait conclu à l'existence d'un tueur unique et à l'absence de complot.

C'est lorsqu'ils se croient intouchables que les puissants sont les plus vulnérables. L'administration Bush aurait, sans doute, de bonnes raisons de craindre les paroles de cette femme en colère.


L'Idiot du Village