11-Septembre

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Les « preuves » de la présence d’explosifs dans la tour 7 ne tiennent pas

Rue89

par Silvère Boucher-Lambert et Antonin Chilot
Journalistes
le 3 février 2009

L'équipe d'étudians du Centre de formation des journalistes qui a réalisé le dossier "Désintox" de Rue89 sur le 11 septembre 2001
Le dossier “Désintox : 11 septembre” du journal en ligne Rue89 a été élaboré par les étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ), sous la direction de Guillaume Dasquié, Pascal Riché et Sylviane Stein. (image et légende ajoutées)



Logo WTC 7
L'hypothèse de la présence d'explosifs dans la tour 7 du World Trade Center (la troisième à s'être effondrée le 11 septembre 2001) repose sur deux arguments : la perfection de l'écroulement et sa rapidité. (Voir la vidéo)


Capture de la vidéo montrant l'effondrement de la tour 7 du World Trade Center
(cliquer)

La chute serait donc trop parfaite pour ne pas être la conséquence d'une démolition contrôlée. Pourtant, « la chute sur lui-même, vers l'intérieur, d'un bâtiment ne peut constituer une preuve de dynamitage ou de démolition contrôlée », nous explique un ingénieur de l'une des plus grandes sociétés de démolition, qui ne souhaite pas mêler le nom de son entreprise au débat passionné.

Mais surtout, il juge la thèse farfelue :

« Il faudrait au moins une tonne d'explosifs pour un immeuble de cette taille. Au moins six mois de préparation, avec des coupes dans les colonnes, des étages condamnés parce qu'ils auraient dû être minés pour faciliter la chute. Impossible à faire sans que personne ne voie rien. »

L'effondrement rapide d'un bâtiment incendié est techniquement possible

Autre pierre d'achoppement : la vitesse de chute. Les tenants de la thèse des explosifs affirment que le WTC 7 s'est écroulé en 6,5 secondes, une vitesse proche de la chute libre, ce qui confirmerait la thèse du dynamitage. Un argument également avancé dans le cas des deux tours principales.

« Pas nécessairement », explique Bernard Imbert, ingénieur en BTP spécialisé en démolition contrôlée. « La pression générée par le poids de l'immeuble suffit à approcher les conditions de chute libre. »

Un autre scénario est souvent mis en avant par les conspirationnistes, qui expliquerait la chute du WTC7 : la présence d'une poudre incendiaire, le thermate, qui atteint la température de 2 500 degrés en deux secondes.

Elle seule aurait permis de faire fondre l'acier de la structure, même si la version officielle n'évoque aucune trace d'acier fondu. (Voir la vidéo)

Combusion de la thermate (super-thermite)
(cliquer)

Aussi, la théorie du thermate repose sur des témoignages visuels et des analyses de chercheurs, comme celle de Jonathan Barnett, un spécialiste de la protection anti-incendie qui prétend avoir examiné un morceau d'acier du WTC7. Il écrit :

« L'amincissement de l'acier s'est produit par une corrosion à hautes températures due à une combinaison d'oxydation et de sulfuration (…) qui a liquéfié l'acier. »

Ce n'est pas parce qu'il y a du soufre qu'il y a du thermate

La preuve irréfutable de l'utilisation du thermate serait la présence de soufre. Jerôme Quirant, chercheur en génie civil et spécialiste de la construction métallique, invalide cette hypothèse sur son blog au terme d'une démonstration rigoureuse.

Le thermate est composé à 69% de thermite, 29% de nitrate de baryum et de 2% de soufre. Or, si les tenants de la thèse du thermate prétendent avoir retrouvé d'importantes traces de soufre dans les décombres du WTC 7, ils ne font aucune mention de nitrate de baryum, pourtant quinze fois plus présent dans la composition du thermate.

Postuler la présence du thermate à partir du seul soufre revient à dire qu'il y a une mer quand on trouve du sel. Car le soufre est un des composants principaux du gypse, qui sert d'élément de base à la fabrication du plâtre –comme s'évertue à le spécifier le NIST, régulièrement interrogé sur la question.


Silvère Boucher-Lambert et Antonin Chilot